Les vieilles maisons
Je n’aime pas les maisons neuves :
Leur visage est indifférent ;
Les anciennes ont l’air de veuves
Qui se souviennent en pleurant.
Les lézardes de leur vieux plâtre
Semblent les rides d’un vieillard ;
Leurs vitres au reflet verdâtre
Ont comme un triste et bon regard !
Leurs portes sont hospitalières,
Car ces barrières ont vieilli ;
Leurs murailles sont familières
À force d’avoir accueilli.
Les clés s’y rouillent aux serrures,
Car les coeurs n’ont plus de secrets ;
Le temps y ternit les dorures,
Mais fait ressembler les portraits.